Énigmatique, parfumée, la truffe, vedette du marché qui a ouvert hier à Lalbenque, a embaumé de son odeur puissante la place du centre ville, chatouillant les papilles gustatives des particuliers et professionnels déplacés en nombre.
14 heures hier aux abords de l'hôtel de ville. Encore un peu de patience avant de découvrir les fameux champignons, particulièrement recherchés pour leur goût et leur odeur. À l'aube de cette 4 5 6 77e édition, il s'agit en effet de respecter le sacro-saint protocole établi maintenant depuis des années. Campé derrière des tréteaux et séparé encore des potentiels vendeurs par une corde, un attroupement de bérets attend ainsi tranquillement l'ouverture du marché au diamant noir. À l'abri des regards, les vendeurs conservent soigneusement leur bien précieux recouverts de torchons à l'intérieur de paniers en osier : « C'est pour que la truffe ne sèche pas explique René, habitué du marché résidant tout près de Salviac. Si on les laissait à l'air libre, on perdrait du poids ». Et donc de l'argent… Mais l'heure n'est pas aux lamentations : « A époque comparée, la truffe est plus belle cette année. Bien noire à l'intérieur, elle possède déjà une bonne odeur qui devrait mettre en appétit les plus gourmands ».
14 h 30 précises. La confrérie du diamant noir entre en scène et dévoile symboliquement les précieux butins tandis que les acheteurs, d'un simple coup d'œil gourmands mais avertis, procèdent déjà à quelques repérages.
Quelques minutes plus tard, le coup d'envoi de cette 4 5 6 77e édition est donné, entraînant une bousculade devant les étals où l'on n'hésite pas à se pousser du coude pour obtenir sa part des quelques 2 100 kilogrammes de truffes présents en ce premier jour de marché de la saison.
La conversation s'engage alors très vite entre vendeurs et acheteurs qui discutent à voix basse.
On sent, on brosse, on touche, on canife le champignon. Et on négocie. Car les acheteurs ont bien intégré les combines. Et certains n'ont pas leur pareil pour effectuer de bonnes transactions.